Quand je parle de désir, je pense "désir mental" (desseins, projets), pas "désir physique". La prise de conscience et la satisfaction du désir physique, y compris de désir sexuel, est une expression du Soi dans l'instant.
A ce sujet, je voudrais reparler de la masturbation dont il a été déjà question dans le forum. La masturbation est, dit-on d'abord une activité du plus jeune age, un age où on n'a pas encore de projet. Mais c'est surtout, quel que soit l'age, la satisfaction d'un désir physique et, qui plus est, qui conduit à l'orgasme, instant où s'annihilent à la fois les notions d''espace et de temps et la volonté, c'est à dire un instant magique où surgit le Soi.
Bien sûr, l'orgasme conclut aussi la relation sexuelle mais, sans aller jusqu'à ce que disait Sartre pour lequel "faire l'amour, c'est se masturber à deux", il ne faut pas que l'orgasme soit déprécié sous prétexte qu'il n'intervient pas au final d'une relation.
Cette dépréciation s'inscrit d'ailleurs dans la logique de la culture de notre ère pour laquelle toute activité dans laquelle l'autre n'est pas impliqué, est par essence diabolique.
Non le Soi est d'abord jubilation et tout ce qui y concourt est bon y compris l'orgasme qu'il soit solitaire ou relationnel.
Sans parler des bienfaits que l'orgasme apporte au cerveau en l'alimentant en neurotransmetteurs bienfaisants, alimentation qui, pour moi, est aussi vitale que le pain ou l'eau.
Donc, refuser la masturbation sous prétexte qu'elle est solitaire, me paraît une erreur aussi bien physique que métaphysique.
- Blog de jean-rene
- Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour publier un commentaire
- 2422 lectures
- Envoyer par mail
Commentaires
la masturbation
bjr , et merci j'y et trop souvent recours mais c'est bon tout de même .
slt a tous je suis en corse et j'aimerais me faire des amis et amies pour brisé la solitude qui nous entoure avec notre maladie ,je suis marier pere et grand pere , je ne fait plus l'amour avec ma femm et pour cause ! mais tout va bien dans notre cpl.
Bienfait de la masturbation
Pourquoi dis-tu, Francis, que tu y as "trop souvent recours"?
Si ton cerveau a besoin d'être alimenté en neurotransmetteurs bienfaisants, alimente-le en ayant recours à l'orgasme. il vaut mieux que tu l'alimente ainsi de façon naturelle plutôt qu'en ayant recours à des psychotropes!
L'orgasme par excellence ?
Bonjour,
Merci pour ce conseil que je partage.
J'avoue être assez friand de ce genre de pratique pour de multiples raisons.
En revanche, mon compagnon cherche à m'en dissuader de peur de ne pas assez profiter de moi !
Cordialement
Un cérémonial
En ce qui me concerne, je ne vis pas avec mon partenaire sexuel, de sorte que nous nous "débrouillons" chacun quand l'autre n'est pas là.
Mais je dois dire que, pour moi, la masturbation n'est pas un pis- aller; c'est un moment que je prépare comme un cérémonial; une espèce de rite d'hommage à mon corps.
Evidemment, la relation sexuelle apporte autre chose quand l'affectif et les caresses s'ajoutent au plaisir génital, mais il y manque peut-être ce côté "cérémonial apaisé" que comporte chez moi la masturbation.
oh, les branleurs !
Que ce cérémonial devienne public et officiel !
C'est bien connu que la masturbation fait travailler l'imagination mais, ce que l'on sait moins, c'est que le grand masturbateur est très amoureux de son sexe; ce n'est pas le conjoint qui dira le contraire.
Soeur
Emmanuelle en était une adepte.... c'est peut-être pour cela qu'elle n'était pas facho comme le pape.
De l'amour de soi à l'amour des autres
Emmanuelle se masturbait, Teresa raconte qu'elle rencontré une incarnation du Soi, et Thérèse d' Avila comme Thérèse de Lisieux parlent d'expériences mystiques quasiment orgastiques.
Ces femmes vivaient leur amour des autres comme une expérience corporelle. Ce n'étaient pas des chefs de bande comme le pape qui se soucie plus de rejet (des femmes et des homos en particulier) que d'amour.
Il me semble qu'on ne peut aimer les autres que si l'on s'aime soi-même, à commencer par son propre corps, ce que faisait Emmanuelle.
Par ailleurs, je me demande si dans l'amour qui unit les deux membres d'un couple, l'union des ames n'est pas plus surprenante et plus pleine d'imprévu, que l'union des corps, qui tombe souvent (mais pas toujours heureusement!) dans une mécanique un peu routinière.
Qu'en pensez-vous?
JEAN-RENE
Cela dépend du vécu, de chacune des individualités du couple, affectivo-sexuel.
Il y a tant de conflits qui jouent qu'il est plus facile de se convaincre qu'il s'agit de lassitude et d'automatisme sexuel.
J'aurais tendance à avoir une approche biopsychosocialo-sexuelle.
Pour un homme, l'ouverture au monde est si forte qu'il est difficile de le garder "en cage" et puis l'Homme a, pour sa part, une bien curieuse similitude avec le singe (je parle pas des bonobos !) : curiosité du singe !
Le désir est toujours aussi présent, le plus difficile est de l'éprouver, au même moment. Le quotidien à deux fait en sorte d' installer notre intimité personnelle au sien de l'intimité du couple, ce qui peut être conflictuel.
Lorsque l'amour est bien présent et que les corps se réclament, ils n'auront jamais de cesse de se désirer.
C'est au couple de savoir reconnaître les individualités de celui-ci pour parvenir à un équilibre dit parfait.
Cordialement
Question d'échelle
Je me suis mal fait comprendre: je voulais parler d'un couple à un moment où les deux se désirent sans qu'il y ait de conflit.
Leur rapprochement peut alors se faire graduellement: échange des regards/contact des têtes/contact des mains/ caresses de la peau/ caresses des muqueuses/pénétration.
A une extrémité de cette échelle (échange des regards), il y a pénétrations des âmes, tandis qu'à l'autre il y a pénétration des corps.
Et je me demandais si chacun de ces échelons dans le rapprochement provoqué par le désir, ne possède pas un dégré d'imprévu décroissant depuis la pénétration des âmes jusqu'à la pénétration des corps.