Nice .................... enfin , ce qu,ils en reste !

Publié par jl06 le 01.05.2019
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Après Paris, Julia Boyer de nouveau victime de plusieurs agressions transphobes à Nice

PAR ANDREA MORALI Mis à jour le 01/05/2019 à 14:57 Publié le 01/05/2019 à 08:25

Julia Boyer s'est également faite sèchement interpellée par un individu en plein interview avec Nice-Matin.

 

Julia Boyer s'est également faite sèchement interpellée par un individu en plein interview avec Nice-Matin. Photo Capture Instagram

Sortant d'une rencontre avec les jeunes de l'association "le Refuge", Julia Boyer s'est faite verbalement agressée à deux reprises en l'espace de quelques minutes en plein centre-ville de Nice le samedi 27 avril.

Captée par une vidéo qui avait été abondamment relayée sur les réseaux sociaux, la scène avait fait scandale.

Place de la République à Paris le 31 mars dernier, une femme transgenre s'était vigoureusement faite agressée par plusieurs manifestants en marge d'une manifestation de la communauté algérienne contre l'ex-président Abdelaziz Bouteflika.

Cette femme, Julia Boyer, avait alors expliqué ceci: "Ils m’ont agressée parce que ce sont des ignorants" et "je tiens à ce que mon agression ne soit pas associée à une communauté".

De la patience, de la sagesse et un self-control qui ont une nouvelle fois servi à Julia Boyer dans les rues de Nice le 27 avril dernier. 

"ON PARLE BIEN DE TOI ESPÈCE DE TRAVELO"

De passage à Nice pour rencontrer les membres du "Refuge" Julia Boyer a fait la délicate rencontre d'un groupe de jeunes "dealers de drogue" en sortant des locaux de l'association. Présents rue Rossetti, ces derniers, qui sont apparemment "tout le temps là" selon les témoignages recueillis par la femme, commentent d'abord le passage devant eux de Julia Boyer avec une amie.

"L'un d'eux a d'abord dit à son ami: "tiens regarde, j'ai une surprise pour toi, non mais pas le pédé, la fille" raconte Julia Boyer par téléphone. Après, il m'a regardé et m'a dit: "oui, on parle bien de toi espèce de travelo". Je lui ai répondu: "calme toi ou j'appelle la police". Une réponse qui ne lui a visiblement pas plu, car il m'a directement répondu par des insultes".

Les mots qui blessent, les attaques aussi gratuites que stupides... Les jeunes du "Refuge" sont malheureusement contraints de s'habituer aux agissements de ce groupe.

"Lundi, c'est l'un de nos jeunes bénéficiaires âgé de 18 ans qui a été pris à parti puis insulté également de "sale pédé"," toi tu es pédé car ta mère c'est une p..." avant d'être menacé "si tu ouvres ta bouche ou que tu vas au commissariat, on te casse la gueule" par le même groupe dans la même zone" explique sur Twitter Rémy Rego, chargé de communication du "Refuge". 

Julia Boyer@Julia_Boyer  

Suis-je en etant une femme trans en transition condamnée à me faire insulter en permanence dans la rue. Je rentre à mon hôtel à Nice. Un groupe d'individu me traite de" sale pédé de merde". Vas niquer ta mère la P... 5 minutes plus tard de travelo. Regarde bien c'est un mec.

 90522:59 - 27 avr. 2019Informations sur les Publicités Twitter et confidentialité

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Rémy Rego@RemyRego  

Hier soir, après un repas préparé par les jeunes du @lerefuge, Julia, qui était venue de Paris passer un week-end pour échanger avec nos jeunes et notre équipe, s’est faite agresser à la sortie de l’un de nos dispositifs d’hébergements.@Julia_Boyer @NicolasNoguier

 3917:00 - 28 avr. 2019

 35 personnes parlent à ce sujetInformations sur les Publicités Twitter et confidentialité 

SPECTATEURS DE LA SCÈNE, PLUSIEURS PERSONNES PRÉFÈRENT... EN RIGOLER

Deux femmes qui se font virilement agressées verbalement dans la rue sous vos yeux. Que feriez-vous? Témoins de la scène, plusieurs personnes n'ont, eux, pas levé le moindre petit doigt et ne sont pas intervenus.

Pire encore. Installés tranquillement sur leur chaise à la terrasse d'un café, les spectateurs ont préféré rire de la scène. Choquée, Julia Boyer leur demande alors légitimement: "Cela vous fait rire?", mais personne n'a osé répondre.

Mais le "sympathique" retour à l'hôtel ne s'arrête pas là pour Julia Boyer et son amie. Sans avoir eu le temps de se remettre de ses émotions, un autre passant l'apostrophe plusieurs mètres plus loin en l'insultant sèchement de "sale travelo".    

C'est la deuxième fois de sa vie que la Parisienne venait à Nice. Et c'est promis, pour elle, "Nice est une très belle ville et ces événements ne m’empêcheront pas de revenir avec plaisir." 

La première fois, Julia Boyer était venue en garçon, et tout s'était très bien passé...

INTERPELLATION EN PLEINE INTERVIEW

La transphobie n'est évidemment et regrettablement pas un problème propre à la ville de Nice. "Le problème est national, l’intolérance est partout" affirme Julia Boyer.

En témoigne la scène à laquelle nous avons pu assister en direct, alors que notre interlocutrice prenait sa pause déjeuner à Paris, un homme l'interpelle sans gêne en la tutoyant: "T'es un homme ou quoi? Non parce qu'on dirait que tu as une voix d'homme."

Calmement, Julia Boyer lui répond: "Bonjour monsieur. Non, je suis femme. Je suis transsexuelle. Merci monsieur, au revoir, bonne journée..." Une nouvelle scène qui peut surprendre, mais Julia Boyer confie directement: "Les gens sont comme ça... Ils sont curieux, ils veulent savoir."

"JE ME SUIS PARFOIS POSÉ LA QUESTION SI JE DEVAIS REDEVENIR UN HOMME POUR ÊTRE TRANQUILLE"

Femme "à plein-temps" depuis le mois de février, Julia Boyer avoue être déjà passée par plusieurs moments de doute. "Depuis février, je me sens mieux dans ma peau. Je suis enfin moi-même. Mais je me suis parfois posée la question si je devais redevenir un homme de temps en temps... Pour être tranquille... Mais c'est hors de question!"

Un refus catégorique de revenir en arrière car, depuis la médiatisation de son agression à Paris, Julia Boyer est devenue un symbole. 

"Depuis l'agression, les gens me reconnaissent. Ça a été pour moi une prise de conscience. J'ai reçu beaucoup de messages de soutien, les gens viennent me voir dans la rue et ils me disent de continuer. Je suis soutenu par des associations et la mairie de Paris pour parler de ce qu'il se passe pour les trans en France, mais pas seulement. Aujourd'hui, beaucoup de jeunes me contactent depuis le monde entier. On m'a demandé d'être une porte-parole."