Réponse au médecin qui m'a fait beaucoup de bien !!

Publié par stikie22 le 19.12.2015
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hello !

Voila 6 mois avant d'apprendre ma séropositivité, j'ai, sous les conseils de mon généraliste, consulte un ORL car grosse fatigue depuis quelque temps et autres symptômes relevant, a priori d'un désordre ORL. Les 2 RDV se sont très mal passés car ce "médecin" n'a jamais pris en compte mes objections, questions et autre. Ça a été extrêmement expéditif et sans appel, selon elle, j'étais tout simplement dépressif. Alors que je savais très bien que non. Une fois appris ma séropositivité j'ai réssenti le besoin de lui faire savoir comment j'avais perçu nos RDV et son comportement. Voici le courrier que je lui est envoyé. N'hésitez pas à me dire ce que je vous en pensez :-)

Chère Docteur B.,

Permettez-moi tout d’abord de vous rafraichir la mémoire, à la manière d’une consultation classique :

Jeune homme, 25 ans, perte de poids récente de plus de 15kg, fatigue soudaine accentuée depuis peu et ceux malgré des nuits de sommeil tout à fait convenable.

La fatigue, justement. LE soucis qui m’a surtout amené à vous consulter. Votre diagnostique a été simple et sans appel malgré quelques nuances : Trouble anxio-dépressif.

Avant de vous révéler le pourquoi réel de cette fatigue, je vais me permettre de vous donner mes impressions sur votre comportement lors des consultations que nous avons partagées ensemble.

Sachez tout d’abord que vous ne m’avez pas laissé un bon souvenir. Pire que cela, vous m’avez humilié. Oui, vous médecin, moi patient, vous m’avez humilié. Non contente d’un tel exploit vous avez également été d’un égocentrisme extraordinaire, n’écoutant que votre science et plus précisément les connaissances que vous avez acquises dans votre spécialité de chirurgien ORL.

Quel étroitesse d’esprit !!

Après une auscultation rapide, un laïus aussi pathétique que méprisant sur la place des femmes dans le domaine médical et plus largement, dans le monde, alors que je m’étais tout simplement étonné que vous soyez AUSSI chirurgien (Je ne savais pas que les chirurgiens consultaient en dehors de l’hôpital…!), vous avez rapidement conclu que j’étais tout simplement dépressif.

Vous souvenez vous de ma réaction à l’annonce de se diagnostique ? Je vous avais certifié ne pas l’être et, ayant déjà fait une dépression il y-a quelques années, penser suffisamment me connaitre pour être en mesure de voir venir ce type de pathologie. 
Je ne suis pas sur de votre souvenir. Car comme écrit plus haut, vous n’avez écouté que vous même en faisant totalement abstraction de mes objections et explications. En un mot : Méprisante.

Le 2 octobre dernier, après une prise de sang et la visite chez un médecin, vraisemblablement pas plus âgée que vous mais, pratiquant la médecine sans votre ego aussi mal placé que sur-dimensionnée ET (Ce n’est pas du luxe) humanité, j’ai appris que j’étais séropositif. Aller, un petit effort, relisez donc le début de ce texte… ! A l’époque ou vous m’avez (mal) reçu en consultation, j’étais en pleine phase de primo-infection, j’ai d’ailleurs encore aujourd’hui une charge virale à plus de 80.000 et un rapport CD4/CD8 pas très folichon.

Bien sur, ce type de pathologie n’a rien a voir avec votre spécialité médicale et donc, il aurait été clairement difficile pour vous de penser à cela, d’établir un lien entre ma fatigue et le VIH. Je le comprends et le respect. En revanche vous endossez à la perfection le rôle de psychiatre pour le diagnostique.

Vous devez penser : « Mais pourquoi tu m’emmerde p’ti con, alors ?! » 

Et bien tout simplement pour vous demander de ne plus écouter que vous même. Pour que vous compreniez que le patient ne doit pas être simplement spectateur de sa santé et boire vos paroles sans objections. Que le patient n’est pas simplement spectateur mais aussi acteur lors d’une consultation et qu’il peu réellement se connaitre. Parce que si je vous aviez tout simplement écouté, peut-être aurais-je appris ma séropositivité plus rapidement. 

Que l’égocentrisme exacerbé est peut-être de bon augure au bloc opératoire mais pas lors d’une consultation. 

Excusez-moi de vous le dire, mais, pour mon cas, vous avez été un mauvais médecin. Pire, un médecin humiliant (Oui, je sais, je me répète) un médecin borné. Un médecin vexant et hautin.

SVP, accordez moi une faveur : Servez vous de ce courrier, probablement maladroit pour en tirer une leçon. Vous sauverez peut-être plus de vie, ou en tout cas plus de coeurs. 

Alors peut-être serez vous capable de moins de froideur et que vous réfléchirez à 2 fois avant de taxer vos patients de dépressif sans leur laisser le bénéfice du doute.

Vous êtes peut-être un excellent chirurgien, mais vous avez encore beaucoup de 

chemin à faire pour devenir un bon médecin.

A bon entendeur,

Cordialement,

S.





PS : Je vous passes l’enfer que j’ai vécu les mois qui ont suivi en passant mon temps aux urgences car malade en permanence. Je m’abstient de vous expliquer en détail mon ressenti face au regards blessant et blasé de vos confrères me prenant pour un simulateur et un emmerdeur. 

PPS : Aujourd’hui, j’ai effectivement une raison d’être dépressif. Grace à vous (Entre autre) Pour le moment, je suis juste terrorisé à l’idée de confier ma santé à des gens comme vous.

PPPS : Lisez donc les ouvrages de Jaddo et de Baptiste Beaulieu, 2 de vos confrères qui, à votre différence, savent écouter leur patients et n’ont pas un melon à la place de la tête parce qu’ils sont doctorants. 

Commentaires

Portrait de franbesac

simplement géniale car des doc comme cela y en a a la pèle.....