Dépistage du cancer du sein

7 Octobre 2018
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L’Institut national du cancer, en lien avec le ministère de la Santé, a lancé le 23 septembre une nouvelle campagne d’information sur le dépistage des cancers du sein. Cette campagne nationale entend transmettre aux femmes toutes les informations dont elles ont besoin afin de leur permettre de décider de leur participation à ce dépistage. La campagne d’information nationale sur le dépistage des cancers du sein revient sur les deux premiers facteurs de risque évitables de cancers que sont l’alcool et le tabac. Le cancer du sein est à la fois le plus fréquent et le plus mortel chez la femme. Chaque année, 59 000 nouveaux cas sont détectés et près de 12 000 femmes en décèdent. L’objectif du dépistage est de pouvoir diagnostiquer un cancer à un stade précoce, même s’il ne produit pas encore de symptômes, pour favoriser les chances de guérison. Dans ce cas, les traitements dispensés et les séquelles sont moins lourds que lors d’une détection à un stade avancé et les chances de guérison plus importantes. Aussi, cinq ans après le diagnostic, 99 femmes sur 100 sont toujours en vie lorsque le cancer du sein est diagnostiqué à un stade précoce ; elles ne sont que 26 sur 100 lorsque qu’il est détecté à un stade avancé, rappelle l’INca. Par ailleurs, chaque année, plus de 10 000 cancers agressifs peuvent être soignés plus tôt grâce au dépistage. En France, le dépistage du cancer du sein concerne plus de 10 millions de femmes. Il s’adresse aux femmes de 50 à 74 ans ne présentant pas de facteurs de risque autre que l’âge ni de symptômes. Il garantit notamment un accès égal au dépistage sur l’ensemble du territoire et une qualité élevée. En 2017, seules 49,9 % d’entre elles ont répondu positivement à l’invitation qui leur a été faite, ce qui n’est pas assez et constitue une perte de chances pour un nombre important de femmes. Les experts-es européens préconisent un seuil de 70 % de participation à ce dépistage. En pratique, tous les deux ans, les femmes de 50 à 74 ans reçoivent un courrier les invitant à réaliser le dépistage accompagné d’un document d’information. Celui-ci se pratique dans un cabinet de radiologie agréé (une liste est communiquée avec l’invitation) ; il consiste en une mammographie et un examen clinique des seins (palpation). Le jour de l’examen, le radiologue délivre un premier résultat : si celui-ci ne détecte aucune anomalie, la mammographie est relue par un autre radiologue. Ce second avis appelé « seconde lecture » est un gage de qualité du dépistage organisé : en effet, parmi les cancers détectés par le dépistage, environ 6 % le sont grâce à cette seconde lecture. Le résultat définitif est communiqué dans un délai maximum de quinze jours ; si une anomalie est détectée, le radiologue peut réaliser immédiatement une échographie ou prescrire d’autres examens afin d’en déterminer la nature. Sur 1 000 femmes qui réalisent le dépistage, sept d’entre elles auront un diagnostic de cancer du sein. Chacune de ces femmes sera alors orientée par son médecin vers une équipe pluridisciplinaire spécialisée pour un accompagnement personnalisé. L’examen de dépistage (mammographie et examen clinique) ne nécessite pas d’avance de frais ; il est directement pris en charge par les régimes d’assurance maladie. Dans le cas d’examens complémentaires demandés par le radiologue, ceux-ci sont pris en charge dans les conditions habituelles de remboursement. Comme l’explique l’INca, comme tout examen médical, le dépistage présente des bénéfices, mais aussi des limites qu’il convient de porter à la connaissance des femmes afin qu’elles fassent le choix de leur participation en disposant de toutes les informations utiles. L’ensemble de ces points sont détaillés dans le livret d’information ou sur la plateforme web dédiée. Les autorités de santé nationales recommandent la réalisation de ce dépistage tous les deux ans pour les femmes de 50 à 74 ans sans facteur de risque particulier.