Cancer du sein et polluants de l’air

23 Octobre 2022
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Être exposé à certains polluants de l’air pourrait augmenter le risque de cancer du sein, selon une étude menée sur plusieurs milliers de femmes en France, qui va dans le sens d’autres travaux scientifiques récents, explique l’AFP. Cette étude — dite Xenair — confirme, entre autres, un risque accru de cancer du sein en cas d’exposition au dioxyde d’azote. L’étude a été réalisée par des membres de l’université de Leicester (Royaume-Uni), du Centre Léon Bérard et de l’École centrale de Lyon (sud-est), de l’institut Gustave Roussy (Île-de-France), de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Île-de-France), du centre Bordeaux Population Health. On connaît les facteurs de risque génétiques ou hormonaux du cancer du sein, le cancer le plus fréquent chez la femme, et aussi ceux liés à l’âge ou au mode de vie (consommation excessive d’alcool, activité physique insuffisante, etc.). Ces dernières années, plusieurs études ont mis en avant le rôle de certains polluants. Les auteurs d’une métanalyse (étude portant sur d’autres études) parue en 2021 pointaient l’exposition au dioxyde d’azote, en estimant qu’environ 1 700 cancers du sein chaque année en France pourraient y être liés. Ils jugeaient moins concluants les résultats sur le risque lié aux particules fines. Les auteurs-rices de l’étude Xenair ont, eux-elles, exploré l’association entre le risque de cancer du sein et l’exposition chronique à faible dose à huit polluants atmosphériques : les polluants ayant des propriétés xénœstrogènes — dioxines, BaP, PCB, cadmium — et des polluants auxquels l’exposition est quotidienne — particules fines (PM10 et PM2.5), dioxyde d’azote (NO2), ozone (O3). Leurs travaux ont porté sur 5 222 cas de cancer du sein (diagnostiqués entre 1990 et 2011), issus d’une cohorte nationale suivie depuis 22 ans, comparé au même nombre de cas indemnes. Pour chaque polluant, des expositions moyennes et cumulées ont été estimées pour chaque femme, tenant compte notamment des lieux d’habitation. Une augmentation du risque de cancer du sein a été mesurée en lien avec l’exposition au dioxyde d’azote. Ces résultats doivent donner lieu à une publication prochaine dans la revue Environmental Pollution. Un risque a aussi été mis en évidence avec BaP et PCB153, deux perturbateurs endocriniens, souligne l’AFP.