Rome : un congrès thérapeutique et politique

Italie et VIH : "action 0" !
Hormis une fonctionnaire de la Coopération internationale italienne, tous les représentants politiques et institutionnels invités ont déserté le forum. Rien de nouveau ! Cela fait des années que les politiques et responsables italiens désertent le champ de la lutte contre le VIH/sida. Le bilan de l’action gouvernementale que tirent les associations est extrêmement négatif. En paraphrasant la nouvelle stratégie de l’ONUSIDA : "Zéro nouvelles infections, zéro discriminations et zéro décès", on peut clairement affirmer que la stratégie de l’Italie en matière de lutte contre le sida est celle de l’ "action 0".
Congrès de Rome : ça presse !
Samedi : Arrivée à Rome sous un soleil de plomb. Il règne une certaine effervescence à l’auditorium : les équipes logistiques effectuent les derniers préparatifs avant d’accueillir les participants. L’espace média est déjà ouvert, c’est l’occasion de faire un tour d’horizon des publications disponibles.
La combine… en questions !
Pas d’ambiguïté non plus sur la stratégie, il ne s’agit pas d'une baguette magique : on parle bel et bien de prévention combinée et donc des traitements articulés avec les autres outils déjà existants. Ce sont d’ailleurs les diverses et meilleures façons de combiner, selon les personnes et les situations, qui ouvrent un champ de recherches tout aussi passionnantes qu’elles seront utiles. Il s’agit, en revanche, de passer des études à la vraie vie, de mesurer l’impact des résultats des études récentes sur celles à venir, mais aussi de mesurer les limites potentielles des stratégies centrées sur l’intérêt préventif des antirétroviraux.
Du traitement personnalisé aux combinaisons de prévention
Plantons le décor : l’incidence, c'est-à-dire le rythme des nouvelles infections, a tendance à décliner dans le monde, mais quand deux nouvelles personnes se contaminent encore, une seule personne séropositive a accès à un traitement anti-VIH. Le chemin du traitement comme frein efficace à l’épidémie de VIH/sida est donc encore à tracer pour un accès véritablement universel aux antirétroviraux. Faire baisser substantiellement l’incidence va demander des essais de combinaison (traitements, soins, dépistages…) qui vont coûter très chers. Là encore les solutions techniques précèdent les financements et c’est bien la volonté politique qui sera au cœur de la lutte contre le VIH dans les années qui viennent !
"Miss Promesses à Rome contre les méchants labos"
Sa discrétion, ces dernières semaines, vous aura peut-être inquiétés. Rassurez-vous, Miss Promesses est bel – et belle – et bien de retour. Elle vient de nous offrir un come back digne du retour de John Travolta dans les 90’s… C’est, en effet, armée de son éventail à plumes et de son sourire ravageur que cette diva aussi fatale que déterminée a décidé de monter encore une fois au créneau contre tous ceux qui empêchent les malades du sida d’avoir un traitement.
Rome… pour tous les goûts
Il faut bien l’avouer, les journées sont longues, les nuits courtes et entre les deux, ben, y’a rien, enfin, juste un peu de pizza et un rien de chianti. Donc, c’est pas pour dire… on commence à fatiguer, mais heureusement que la conférence ne dure pas 15 jours ! Aujourd’hui, il y en a pour tous les goûts : des ARV, des complications, des (Miss) Promesses, de la drogue et même l’Europe qui se (re)cherche !
Rome 2011 : dernière moisson !
C’est un peu ce que doit se dire le maire de Rome, Giovanni Alemanno, qui a publié une lettre ouverte, lue en séance plénière, pour demander au Cavaliere Silvio Berlusconi (y a toujours pire ailleurs, hein, ça rassure…) de changer de politique. En effet, comme on vous l’expliquait en début de semaine, l’Italie a cessé de contribuer au Fonds mondial de lutte contre le sida depuis 2009. Le maire de Rome, qui n’avait pas jusque ici la réputation d’être un homme d’une grande sensibilité, voire plutôt sensiblement homophobe, a visiblement été secoué par les tirs croisés du directeur général de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, des autres responsables présents, mais aussi des nombreuses associations qui ont bruyamment manifesté leur indignation (oui là, c’est nous sur la photo avec nos petites pancartes) en clamant "Berlusconi paga !" (Berlusconi paie !).
Traitement comme prévention : la preuve est faite, on fait quoi maintenant ?
C’est établi scientifiquement : une trithérapie antirétrovirale réduit de plus de 96% le risque de transmettre le virus. Quelles sont les implications sur le plan individuel ? Comment ces questions sont-elles abordées au plan international ? Comment cela va-t-il influer sur les stratégies de lutte contre le sida ? Regards croisés d’Eric Fleutelot, directeur général adjoint international de Sidaction, et de Bruno Spire, président de AIDES.
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